C’est une très intéressante conférence consacrée au chat forestier que présentait mardi 20 septembre 2016 au Centre Ecla Christophe Gilles, dans le cadre des Universités du Hérisson de la Frapna 74. Lors de cette soirée co-organisée par le Syndicat intercommunal de protection et de conservation du Vuache (SIPCV), une assemblée d’une quarantaine de personnes a pu faire connaissance avec cet animal rare et peu connu.
Souvent confondu avec le chat haret – chat domestique retourné à la vie sauvage –, le chat forestier (félis silvestris silvestris) est une race propre que l’on trouve dans de nombreuses forêts européennes. Cet animal très discret mesure entre 45 et 65 cm de longueur, pour un poids moyen de 4,5 kilos. Considéré comme menacé de disparition au niveau européen depuis les années 1970, l’animal fait partie des espèces protégées sur l’ensemble de leur aire de répartition. En France, le chat forestier bénéficie d’une protection totale depuis un arrêté ministériel d’avril 1981.
Très discret, le chat sauvage évite de s’approcher des humains. Il vit en solitaire sur un territoire d’environ 3 km2 composé de forêts, de bosquets, de haies et de prairies. Pour se nourrir, l’animal chasse les petits mammifères : mulots, souris, campagnols, musaraignes, ainsi que des oiseaux : moineaux, mésanges, merles, geais, etc. Tout d’abord limité au nord-est de la France et aux Pyrénées, l’aire de répartition de cet animal s’étend petit aux régions limitrophes. Christophe Gilles, chargé de missions biodiversité à la Frapna74 et spécialiste de la faune sauvage, a ainsi indiqué que le chat forestier était maintenant bien présent dans l’ouest de la Haute-Savoie. Sans doute venu du département de l’Ain voisin en traversant le Rhône à la nage, ou en utilisant le pont de Grésin ou le pont Carnot, le félin a été repéré et identifié depuis 2010 sur une aire allant du Salève au Vuache, et descendant jusqu’à Seyssel par le plateau de la Semine, la montagne des Princes et le mont Clergeon.
C’est grâce à des pièges photographiques placés à proximité de lattes de bois enduites d’essence de valériane que la présence de plusieurs chats forestiers sur nos terres a été confirmée. Le SIPCV a participé à cette recherche, grâce notamment à son chargé de missions, Stéphane Patry, qui a pu collecter en 2010 des poils de chat forestier sur différents sites du Vuache. Après analyse génétique, ces poils ont révélé la présence d’au moins trois souches différentes de chats forestiers dans le massif.
Et comme l’a relevé Christophe Gilles en guise de conclusion, c’est une grande chance pour notre secteur du Vuache de savoir que nos forêts déjà riches en biodiversité abritent en plus les deux seuls félins européens que sont le lynx et le chat forestier.
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Photo : Jean-Louis Ducruet, président du SIPCV, et le conférencier, Christophe Gilles, auteur d’une étude très complète sur le chat forestier.