Le Syndicat intercommunal de protection et de conservation du Vuache (SIPCV) organisait dimanche 3 avril 2016 une sortie « Espace Naturel Sensible » en partenariat avec le Conseil départemental pour découvrir les richesses faunistiques et floristiques du Vuache. Un groupe d’une douzaine de personnes a donc gravi les pentes du massif depuis Arcine pour rejoindre le Golet du Pet et la chapelle de Sainte-Victoire, avant de regagner le piémont par la périlleuse descente de Chevrier.

Les participants ont pu bénéficier des explications pointues de deux accompagnateurs chevronnés, avec Christian Prévost, ornithologue et membre actif de la Ligue de protection des oiseaux de Haute-Savoie, et Jacques Bordon, naturaliste et co-auteur du guide floristique du Vuache, à paraître prochainement.

Des sujets tels que la gestion de la forêt, les contrats forestiers Natura 2000 ou la création de clairières propices à la Gélinotte et d’îlots de sénescence ont été évoqués. Les actions en faveur des oiseaux cavicoles (nichant dans les cavités des arbres) ont fait l’objet d’une présentation détaillée de Christian Prévost, de même que les migrations pour lesquelles la trouée du Fort l’Ecluse constitue un site d’importance européenne.

La floraison exceptionnelle que connait le Vuache cette année a fait le bonheur de Jacques Bordon, qui a pu présenter et détailler à son auditoire toutes les spécificités des nombreuses fleurs présentes sur le site au printemps : l’érythrone dent de chien, fleur emblématique du Vuache, mais aussi les jonquilles, corydales, scilles, nivéoles, isopyres, violettes odorantes, anémones des bois et des dizaines d’autres espèces dont nous avons oublié les noms sitôt redescendus dans la plaine…

Après une visite jusqu’à la chapelle de Sainte Victoire, situé sur un oppidum (camp retranché) datant de l’âge du fer, la balade s’est terminée avec la descente vers Chevrier. En chemin, Jacques Bordon a montré aux participants les nombreux blocs erratiques de granite et de gneiss apportés sur les flancs du Vuache par les derniers grands glaciers, il y a 14.000 ans. Il a expliqué que ces moraines riches en éléments cristallins avaient généré des sols acides propices aux châtaigniers et aux plantes acidophiles, offrant un bon exemple des liens entre le sol et la végétation.

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